Chronologie historique de l’Abbaye de Léoncel … 1137 : Fondation de l’abbaye par 12 moines venus de l’abbaye de Bonnevaux, près de Vienne. … 1150 environ : Commencement des travaux de construction de l’abbatiale … 1188 : Consécration de la première église … 1194 : Charte d’union avec le prieuré cénobite de La Part-Dieu à Chatuzange qui aboutit à la formation d’une abbaye dichotomique, entretenant des moines dans deux lieux de culte différents suivant les saisons.En hiver la vie monastique se replie sur la Part-Dieu, dans la plaine, et en été la vie revient à Léoncel. … 1200 – 1230 : Reconstruction de la nef actuelle, plus haute et avec 2 bas-côtés. … XIIIème siècle : Apogée de la puissance temporelle et spirituelle de Léoncel : Jusqu’à 20 moines de chœur et 30 convers exploitant un immense domaine en montagne et en plaine, grâce au système des granges. … XIVème siècle : Crise économique et démographique (guerre de Cent Ans et épidémies de peste) en Europe.Arrêt du recrutement des convers. Les terres sont alors louées aux paysans locaux. Mais ces terres, du fait de la topographie montagneuse, sont difficiles à cultiver et n’ont qu’une faible valeur locative. … 1389 : Guerre de Cent Ans.Raymond de Turenne ravage l’abbaye. Le cloître du XIIe, les bâtiments abbatiaux sont tous détruits, à l’exception de la première salle du bâtiment des moines (l’armarium), et de l’abbatiale qui est épargnée. Les moines doivent se replier sur Romans. … XVème siècle : Construction du cloître Renaissance.Renouveau de la vie conventuelle, bientôt interrompu par les Guerres de Religion. … 1568 : Nouveau pillage : les absidioles sont rasées, le réfectoire incendié. … 1681 : Instauration de la Commende qui fut pour Léoncel une catastrophe spirituelle. Les moines n’élisent plus leur abbé mais sont gouvernés par un prieur claustral nommé par le Père Abbé de Cîteaux, qui ne peut s’opposer aux vues de l’abbé commendataire, nommé par le Roi. … 1697 : Partage des revenus entre les moines et l’abbé. Ce dernier garde la plupart des bonnes terres de la plaine de Valence, sauf les terres du Cognier qui demeurent, avec les terres de la montagne, dans le domaine de l’abbaye. … 1730 : Modification de la façade occidentale de l’église pour les besoins du service env. paroissial : le portail central est élargi et les portails latéraux fermés. D’autres travaux sont entrepris : réfection de la coupole avec élargissement de l’oculus, pose de contreforts contre le mur gouttereau Nord. Enfin un bâtiment d’habitation, de style néoclassique, est construit en parallèle de l’église au sud. … 1750 environ : Un projet de transfert du monastère vers l’abbaye de La Part-Dieu échoue en raison de l’opposition des abbés commendataires. … 1757 – 1777 : Nouveau départ de la communauté qui se réfugie à Montélier, dans la plaine. … 1780 environ : Nombreuses attaques de paysans contre le monastère. … 1790 : Révolution : dissolution de l’abbaye et expulsion des derniers moines. L’abbatiale devient église paroissiale, ce qui la préserve de la destruction. … 1840 environ : L’église est classée Monument Historique par Prosper Mérimée. … 1950 environ : Destruction de l’aile méridionale du XVIIIe siècle. … 1974 : Création de l’Association des Amis de Léoncel dont l’un des principaux buts est la réhabilitation et l’entretien du bâtiment. … Depuis 1975 : Travaux d’entretien : clocher et toitures. … ***
Jour : 7 octobre 2021
Histoire Pourquoi une abbaye Cistercienne à Léoncel ? Isolement et solitude propices au développement spirituel, exigé par la règle cistercienne. Présence d’eau.Dans le Vercors, massif karstique, l’eau y est rare. Mais le site de Léoncel est exceptionnel avec sa tourbière qui retient l’eau et donne naissance au ruisseau de Léoncel, renforcé par une forte exsurgence aujourd’hui captée.L’eau est également une source d’énergie (moulin) indispensable à l’établissement d’une communauté. PâturagesVastes pâturages et forêts disponibles sur la montagne et les plateaux autour de Léoncel exploités à partir de nombreuses granges. SituationLéoncel se situe à une croisée de chemins (Nord-Sud reliant le Royans à la vallée de la Drôme et Est-ouest reliant la plaine de Valence aux montagnes et aux plateaux). ♠ ♠ ♠ L’eau dans le Vercors VidéoL’histoire de l’abbaye de Léoncel débute en 1137. Cette magnifique abbatiale cistercienne est située sur le premiers contreforts du Royans-Drôme. Visite en image. Ruisseau de Léoncel Canyon des GueulardsC’est un lieu atypique – Le départ se fait entre la Chute de la Pissoire et le Moulin de la Pipe, en montant vers Omblèze à gauche. (au lieu-dit La Baume Noire)…/… La balade se poursuit, avec un court passage en forêt et une descente abrupte pour arriver au pied du canyon. ***
Historique Histoire de l’abbaye de Léoncel : Venus de Bonnevaux, en Bas-Dauphiné viennois, douze moines de l’Ordre de Cîteaux s’installèrent en 1137 à Léoncel, dans un val du Vercors occidental, près des limites des évêchés de Die et de Valence. Environnement A 912 mètres d’altitude et à l’orée de la hêtraie-sapinière, le milieu naturel surprend, en dépit d’une situation aux confins des Alpes vertes du Nord et des Alpes de lumière, par une rudesse qu’attestent la longueur et la froidure de l’hiver, l’abondance des précipitations et de la couche neigeuse, la fréquence des brouillards et la violence des vents. En revanche la position montagnarde n’exclut pas les contacts. En effet, le val de Léoncel s’incline au nord vers le Royans et au sud vers la Vallée de la Gervanne, le col de la Bataille donne accès au Vercors central et oriental, et plusieurs “pas” et deux cols, ceux des Limouches et de Tourniol proches de l’abbaye, forcent les crêtes qui dominent la plaine de Valence et de Romans. Au pied de versants raides et boisés, à proximité d’une source importante et à l’extrémité d’une petite plaine d’altitude, dont les marais donnent naissance au ruisseau de Léoncel, parfois dite “Petite Lyonne”, les Cisterciens aménagèrent un terre-plein sur lequel ils construisirent leur monastère. Non loin de là, au couchant, ils installèrent des bâtiments agricoles. On ne sait pas qui est à l’origine de la donation primitive de ces terrains, mais on conçoit aisément que des hommes voulant réaliser le “rêve cistercien” (Léon Pressouyre) aient aimé ce lieu écarté et sauvage. Ils devaient, en tout cas y demeurer six siècles et demi, jusqu’en 1790, puis y survivre par le souvenir. Abbaye de LeoncelQue reste-t-il des constructions monastiques ? Le principal témoin de la longue présence cistercienne reste l’église abbatiale, construite avec des matériaux du voisinage, extraits des bancs de calcaire ugonien pour les parties basses et les parements extérieurs, ou taillés dans les tufs élaborés par les dépôts de calcite pour les parties hautes et notamment les voûtes. Entamée dès l’arrivée des moines, inachevée, en 1188, lors de la consécration du sanctuaire par l’archevêque de Vienne et l’évêque de Die, la construction se prolongea jusqu’au début du XIIIe siècle. De la première travée de la nef, près du carré du transept, on peut aisément constater l’évolution de la construction au cours d’une soixantaine d’années. Le chœur Avec la croisée du transept couverte d’une coupole sur trompes, avec des croisillons d’une grande simplicité, avec une abside oblongue et semi-circulaire à l’intérieur et deux absidioles en cul-de-four, le chœur relève d’un art roman imposant et dépouillé dans lequel on lit l’influence de la Provence. La Nef Encore romane, mais plus savante dans son élévation fondée sur la multiplication des porte-à-faux, la nef présente des signes d’une évolution discrète vers le style gothique. Les bas-côtés, voûtés en quart de cercle et dont les murs latéraux, renforcés par des arcatures aveugles ne présentent pas d’ouverture, s’ouvrent sur la nef principale par des arcs de décharge de tracé brisé, prenant appui sur des piliers carrés très massifs. Le vaisseau central, dont la voûte doit bien davantage aux puissants arcs doubleaux en plein cintre qu’aux moulures ogivales habillant et soulignant les arrêtes, apparaît élevé et bien éclairé par de hautes fenêtres cintrées, parées de colonnettes à chapiteaux, entre lesquelles les arcs doubleaux de la nef, les boudins, masquant les arrêtes et les plus hautes arcatures brisées reposent sur les consoles. Celles-ci soutenues par des colonnes engagées, s’ornent de chapiteaux caractéristiques de l’art cistercien. Ici se devinent des influences auvergnates et bourguignonnes. Architecture Les nombreuses restaurations furent toujours conduites dans le “droit-fil de l’art roman” (Francesco Flavigny). Aussi l’église de Léoncel apparaît-elle au visiteur très proche de ses origines, à l’intérieur comme à l’extérieur, même si la façade occidentale a été remaniée par l’ouverture d’une grande porte centrale et la fermeture des deux portes latérales, même si des contreforts tardifs renforcent le mur gouttereau nord, même si le beau clocher de type alpin, à deux étages et pyramide à huit pans, a été repris et renferme des chapiteaux de réemploi, non cisterciens. Il faut longer le mur nord et gagner l’extrémité de terre-plein pour admirer le chevet, contempler “l’impressionnant étagement de volumes” (Joëlle Tardieu) et voir l’extérieur polygonal de l’abside. Et c’est de la route du col de la Bataille que l’on a la plus belle vue sur l’église et les autres vestiges de l’abbaye. Des bâtiments monastiques, l’enveloppe architecturale a été conservée. Mais à l’intérieur, fortement réaménagé par la commune, on ne retrouve que la galerie du chapitre, partie orientale du cloître. On peut voir, à toute heure, une des baies à ouvertures jumelées qui cantonnaient à l’entrée de la salle capitulaire médiévale, l’autre, comme l’armarium se trouvant dans la salle de la mairie. A l’évidence, des parties de murs anciens restent masquées par les maçonneries récentes, mais l’actuelle maison Saint-Hugues donne une idée de leur épaisseur. Seules des fouilles permettront de localiser le reste du cloître. …/… _______ ♠ ♠ ♠ Livret 1993 « Voir Léoncel : huit siècles cisterciens dans le Vercors » par les Amis de Léoncel.
Histoire de Cîteaux En 1098 : fondation par Robert de Molesmes, moine clunisien. Désir de vivre la règle de St Benoît de manière littérale (d’où offices plus courts, temps dégagé pour le travail manuel et intellectuel). … Etienne Harding codifie l’interprétation de la Règle, adopte l’institution des moines convers et organise les granges administrées par les convers à moins d’une journée de marche de l’abbaye. Homme de gouvernement, il organise les relations entre tous les monastères cisterciens. … Bernard de Fontaines fonde Clairvaux. … En 100 ans, Cîteaux fonde près de 600 monastères, de l’Ecosse au Moyen-Orient. … Réformes du XVIIè : Soligny la Trappe avec l’abbé de Rancé (Trappistes), les Feuillants à partir de l’abbaye de Fontfroide, Port Royal des Champs (Mère Angélique Arnaud) … Restauration après la Révolution française : à partir des abbayes d’Aiguebelle et de Sept Fons. … Aujourd’hui dans le monde entier : Cisterciens de la Stricte Observance (Trappistes) :91 monastères avec 3000 moines et 60 monastères avec 1900 moniales. (Dont 15 + 12 en France : Aiguebelle, Chambarand, Tamié…) Cisterciens de la Commune Observance :64 monastères avec 1300 moines et 86 monastères avec 1500 moniales. (Dont 2 + 2 en France : Lérins, Sénanque, Boulaur, Rieunette). ♦ ♦ ♦ L’Abbé de Clairvaux et l’art En ce qui concerne l’architecture, les Cisterciens interdirent, pour leurs églises, comme contraires à la simplicité et à la pauvreté, les clochers de pierre ainsi que les peintures et les sculptures. Tout cela se trouve exprimé avec verve dans la fameuse Apologie que saint Bernard adressa, vers 1125, à son ami Guillaume, abbé bénédictin de Saint-Thierry, près de Reims. Dans cet écrit, le saint s’élève contre le luxe des églises clunisiennes, leurs dimensions excessives, leur décoration somptueuse, et en particulier contre les sculptures qui ornent les chapiteaux, dans les cloîtres comme dans les églises. Après avoir fait allusion aux immenses couronnes de lumière couvertes de pierreries, il s’écrie : « L’Église resplendit dans ses murs, mais elle manque de tout dans ses pauvres ; elle orne d’or ses monuments de pierre, et laisse ses fils aller nus. » Et il ajoute, pour résumer sa pensée : « En somme, de quelle utilité cela peut-il être pour des pauvres, pour des moines, pour des hommes spirituels ? » … ***
Le Monachisme IIIème–IVème siècles : Fondateurs : Antoine et Pachôme en Egypte. IVème–Vème siècles : Occident : Saint Jérôme et Rufin d’Aquilée, Saint Jean Cassien (St Victor à Marseille),Saint Martin (Ligugé et Marmoutiers), Priscillien (St Jacques de Compostelle), Saint Honorat (Lérins), Saint Césaire (Arles), Saint Romain (Romainmôtier). Monachisme entièrement anéanti par les invasions des Goths et des Vandales. Vème siècle : Occident : Saint Benoît (Italie), Saint Colomban (Irlande, France, Italie) Charlemagne impose la Règle de Saint Benoît à tous les monastères d’Occident. IXème–Xème siècles : Création du Bec Hellouin, de Jumièges, de Cluny…Monachisme presque complètement détruit par les invasions normandes. XIème–XIIème siècles : Renaissance : Cisterciens, Chartreux, Prémontrés, Templiers XIIIème siècle : Ordres mendiants : Franciscains, Dominicains et Carmes. XVIIème siècle : Les grandes réformes : St Maur, Trappe, Feuillants, Port-Royal 1790 – 1840 : Suppression de tous les monastères en France. XIXème siècle : Restauration. Chartreux : Grande Chartreuse (1816).Cisterciens : Aiguebelle et Sept Fons.Bénédictins : Solesmes et la Pierre qui Vire.
Se restaurer à Léoncel Auberge de Léoncel Le Village – 26190 LEONCELTél. 04 75 56 55 84 …………….. Auberge du grand Echaillon à Léoncel : 3790 Route du col de la Batailletél. 04 75 41 00 15 _______________________ Quelques spécialités de la région : ………….. “Le P’tit Léoncel”un plateau de moyenne montagne, une Montbéliarde, un lait de grande qualité et un savoir faire, secouez le tout et vous obtenez ce magnifique fromage à quantité raisonnée : Le P’tit Léoncel ——- “La Caillette”Délicieux pâté aux herbes, élaborée à base de viande, façonnée à la main puis cuite au four pendant plus de deux heures, la caillette vous fait découvrir un peu le début de la Provence dans votre assiette … ——- “Noix du Vercors”Le noyer est cultivé dans les Piémonts du Vercors, département de l’Isère, depuis le 10ème siècle environ. ——- “Le suisse”A la fin du 18ème siècle, le général Bonaparte envoya le pape Pie VI en exil à Valence où ce dernier mourut. Lors du défilé de la garde Suisse du souverain pontife, une boulangère eut l’idée de confectionner un gâteau reproduisant le costume de parade des soldats. Depuis, on retrouve dans toutes les vitrines de la ville ce petit bonhomme en pâte sablée et écorce d’orange, boutonné avec des raisins de Corinthe. Recette ——- . * * * * * *