Les symboles dans l’art roman D’emblée, le visiteur est frappé par l’harmonie et la beauté du lieu. Sobriété, austérité et dépouillement sont l’expression de la volonté du fondateur de l’ordre de Cîteaux, Robert de Molesmes. Ce dernier prescrit une rigueur extrême dans l’application de la règle bénédictine primitive. … Comme dans tous les édifices romans, la symbolique guide les architectes. … Tout symbole présente un signifiant et un signifié. Les sens perçoivent un objet ou un signe, mais son sens peut aller beaucoup plus loin que ce qui est perçu : il y a transcendance.Exemple : un soleil disposé à côté d’une lune peut signifier la totalité de la création. … Le mot symbole vient du grec qui signifie : relier, mettre avec. … Au moyen Âge la société est trés imprégnée de religion et tout le monde avait un sens aigu et immédiat de la symbolique romane. Les églises sont bâties pour être le lieu de rencontre entre l’homme et Dieu. Beaucoup de ces symboles sont universels et s’observent dans d’autres civilisations (le carré terrestre, le cercle divin…), certains autres sont spécifiquement chrétiens (la Trinité). La symbolique des formes Les églises romanes sont formées : – d’une nef rectangulaire en plan et en élévation (symbole de l’univers et de l’homme dans cet univers) ; – d’un choeur – d’une voûte en demi-cercle (symbole divin, de perfection, le cercle n’ayant ni début ni fin). La symbolique des nombres 1 : Unicité de Dieu (l’oculus) 3 : Symbole trinitaire (les trois fenêtres de l’abside) 4 : L’univers (4 points cardinaux, 4 éléments) 7 : Chiffre parfait (3+4) 8 : Passage de carré à la sphère (coupole de la croisée du transept) 8 : Résurrection du Christ 12 : Chiffre parfait (3×4) : 12 patriarches, 12 tribus d’Israël, 12 prophètes, 12 apôtres,12 portes de la Jérusalem céleste, 12 croix de consécration des églises 24 : 24 vieillards de l’Apocalypse La symbolique de la lumière – Orient : Soleil levant = Résurrection du Christ. L’église est orientée sur le soleil levant du jour de la fête patronale (à Léoncel, le 15 Août, fête de l’Assomption) – Occident : Soleil couchant et ténèbres = puissances du mal et de la mort – fin des temps – Sud : Marche de l’humanité La symbolique de la pierre Les églises romanes sont massives et la pierre est le lieu de l’iconographie (alors qu’à l’époque gothique, elle se situera dans les vitraux).Jeux d’ombres et de lumière dans la pierre. ♦ ♦ ♦ Images et Symboles romans :Le symbolisme, une expression de l’art et de la foi … ____________ Visite de l’abbatiale ….
Année : 2021
Huit siècles cisterciens en Vercors Venus de Bonnevaux, en Bas-Dauphiné viennois, douze moines de l’Ordre de Cîteaux s’installèrent en 1137 à Léoncel, dans un val du Vercors occidental, près des limites des évêchés de Die et de Valence. Environnement A 912 mètres d’altitude et à l’orée de la hêtraie-sapinière, le milieu naturel surprend, en dépit d’une situation aux confins des Alpes vertes du Nord et des Alpes de lumière, par une rudesse qu’attestent la longueur et la froidure de l’hiver, l’abondance des précipitations et de la couche neigeuse, la fréquence des brouillards et la violence des vents. En revanche la position montagnarde n’exclut pas les contacts. En effet, le val de Léoncel s’incline au nord vers le Royans et au sud vers la Vallée de la Gervanne, le col de la Bataille donne accès au Vercors central et oriental, et plusieurs « pas » et deux cols, ceux des Limouches et de Tourniol proches de l’abbaye, forcent les crêtes qui dominent la plaine de Valence et de Romans. Au pied de versants raides et boisés, à proximité d’une source importante et à l’extrémité d’une petite plaine d’altitude, dont les marais donnent naissance au ruisseau de Léoncel, parfois dite « Petite Lyonne », les Cisterciens aménagèrent un terre-plein sur lequel ils construisirent leur monastère. Non loin de là, au couchant, ils installèrent des bâtiments agricoles. On ne sait pas qui est à l’origine de la donation primitive de ces terrains, mais on conçoit aisément que des hommes voulant réaliser le « rêve cistercien » (Léon Pressouyre) aient aimé ce lieu écarté et sauvage. Ils devaient, en tout cas y demeurer six siècles et demi, jusqu’en 1790, puis y survivre par le souvenir. *** Abbaye de LeoncelQue reste-t-il des constructions monastiques ? Le principal témoin de la longue présence cistercienne reste l’église abbatiale, construite avec des matériaux du voisinage, extraits des bancs de calcaire ugonien pour les parties basses et les parements extérieurs, ou taillés dans les tufs élaborés par les dépôts de calcite pour les parties hautes et notamment les voûtes. Entamée dès l’arrivée des moines, inachevée, en 1188, lors de la consécration du sanctuaire par l’archevêque de Vienne et l’évêque de Die, la construction se prolongea jusqu’au début du XIIIe siècle. De la première travée de la nef, près du carré du transept, on peut aisément constater l’évolution de la construction au cours d’une soixantaine d’années. *** Le chœur Avec la croisée du transept couverte d’une coupole sur trompes, avec des croisillons d’une grande simplicité, avec une abside oblongue et semi-circulaire à l’intérieur et deux absidioles en cul-de-four, le chœur relève d’un art roman imposant et dépouillé dans lequel on lit l’influence de la Provence. *** La Nef Encore romane, mais plus savante dans son élévation fondée sur la multiplication des porte-à-faux, la nef présente des signes d’une évolution discrète vers le style gothique. Les bas-côtés, voûtés en quart de cercle et dont les murs latéraux, renforcés par des arcatures aveugles ne présentent pas d’ouverture, s’ouvrent sur la nef principale par des arcs de décharge de tracé brisé, prenant appui sur des piliers carrés très massifs. Le vaisseau central, dont la voûte doit bien davantage aux puissants arcs doubleaux en plein cintre qu’aux moulures ogivales habillant et soulignant les arrêtes, apparaît élevé et bien éclairé par de hautes fenêtres cintrées, parées de colonnettes à chapiteaux, entre lesquelles les arcs doubleaux de la nef, les boudins, masquant les arrêtes et les plus hautes arcatures brisées reposent sur les consoles. Celles-ci soutenues par des colonnes engagées, s’ornent de chapiteaux caractéristiques de l’art cistercien. Ici se devinent des influences auvergnates et bourguignonnes. *** Architecture Les nombreuses restaurations furent toujours conduites dans le « droit-fil de l’art roman » (Francesco Flavigny). Aussi l’église de Léoncel apparaît-elle au visiteur très proche de ses origines, à l’intérieur comme à l’extérieur, même si la façade occidentale a été remaniée par l’ouverture d’une grande porte centrale et la fermeture des deux portes latérales, même si des contreforts tardifs renforcent le mur gouttereau nord, même si le beau clocher de type alpin, à deux étages et pyramide à huit pans, a été repris et renferme des chapiteaux de réemploi, non cisterciens. Il faut longer le mur nord et gagner l’extrémité de terre-plein pour admirer le chevet, contempler « l’impressionnant étagement de volumes » (Joëlle Tardieu) et voir l’extérieur polygonal de l’abside. Et c’est de la route du col de la Bataille que l’on a la plus belle vue sur l’église et les autres vestiges de l’abbaye. Des bâtiments monastiques, l’enveloppe architecturale a été conservée. Mais à l’intérieur, fortement réaménagé par la commune, on ne retrouve que la galerie du chapitre, partie orientale du cloître. On peut voir, à toute heure, une des baies à ouvertures jumelées qui cantonnaient à l’entrée de la salle capitulaire médiévale, l’autre, comme l’armarium se trouvant dans la salle de la mairie. A l’évidence, des parties de murs anciens restent masquées par les maçonneries récentes, mais l’actuelle maison Saint-Hugues donne une idée de leur épaisseur. Seules des fouilles permettront de localiser le reste du cloître. *** Témoins Des photographies montrent, dès la fin du XIXe siècle, les vestiges d’un bâtiment élevé sur l’aile sud au XVIIIe siècle. Dans la seconde moitié de notre siècle, ces ruines ont servi de carrière à l’administration des Eaux et Forêts. On peut en voir quelques éléments en façade de la maison de l’actuel O.N.F. Subsistent également le site et des éléments de la « grand-grange », c’est-à-dire de la grange installée aux portes du monastère, aujourd’hui de l’autre côté de la route de Crest à Saint-Jean. En réalité, il existe tout un espace privilégié, correspondant à l’ancien DEVES sur lequel l’abbé exerça un temps un pouvoir sans partage et qui garde des traces nombreuses de la présence et de l’activité des moines. Il associe à la Vacherie, au marais et aux écarts en ruine au pied de la montagne de Chovet, le vaste plateau de Combe-Chaude, et, dans la vallée du ruisseau de Léoncel, le moulin et, sans doute, la chèvrerie. *** Quelques traits spécifiques de l’histoire de Léoncel Tous ces … Read More « Huit siècles cisterciens en Vercors » »
Horaires des Messes : Sainte Marie en Royans (20 lieux de culte) ************** ********************* ******************** Offices et Rencontres du 3 au 18 décembre : Télécharger ******************* ……….. ………………………………………………………………………..
VISITE DE L’ABBATIALE ¤ Visite Individuelle : Elle est ouverte tous les jours de l’année pour des visites libres de 8h30 à 20h00. ¤ Visites de groupes (15 pers. minimum) : sur réservation Auprès de Mme GUILLORIT : guillorit.g26@orange.fr Pour nous contacter : Site internet : https://abbaye-leoncel-vercors.com Abbaye : SD-LEONCEL – 75 rue de l’Abbaye 26190 Léoncel Réservation par mail : sthugues.leoncel@gmail.com